Dans notre immeuble, il y a un appartement qui n’est pas tout à fait comme les autres. Ou du moins, ce sont les colocataires qui y vivent, qui ne sont pas vraiment comme les autres…
Dans la coloc, il y a beaucoup de passage, si bien qu’on ne sait plus vraiment combien ils sont à y habiter, ni qui y habite vraiment. Emma et Linda en sont les fondatrices et je dois avouer qu’elles sont assez sympa toutes les deux. Il leur arrive toujours des aventures assez cocasses !
La colocation, c’est certainement l’appartement le plus joyeux de l’immeuble, et le plus bruyant bien entendu. On ne peut pas nier que les colocataires font quelques entraves au règlement, en bloquant la porte de l’immeuble ouverte pour que leurs potes puissent entrer sans avoir besoin d’aller leur ouvrir, en jetant leurs poubelles dans les containers des voisins quand ils en ont trop et sans se préoccuper du tri sélectif, en se débarrassant de leurs prospectus dans la boite aux lettres de Mr Henry qui ne comprend pas pourquoi il reçoit tous les prospectus en double…
Décidément, il n’a pas de bol avec sa boite aux lettres ce Mr Henry.
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Même s’ils n’ont pas toujours un comportement irréprochable, les colocs sont plutôt sympas ! Ils ont presque toujours le smile, ce qui n’est pas le cas de tous les habitants de l’immeuble.
Au sein de la colocation, c’est l’harmonie totale, sauf quand ça clash bien sur ! Et dans une coloc, il y a toujours des moments où ça clash. Dans ce cas là, d’un coup, c’est le calme plat. Pendant un jour ou deux, on pourrait croire que l’appartement est déserté. Puis, très vite, les habitudes reprennent le dessus et la farandole des potes qui passent et repassent reprend son cours… Dans l’ensemble, c’est plutôt, ambiance peace & love et thé au jasmin ! Vous connaissez la chanson de Renaud « Germaine », on n’en est pas loin…
En tous les cas, je ne sais pas comment se débrouillent Linda et Emma, nos deux colocs, mais il leur arrive toujours des aventures assez rocambolesques.
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Peu après leur arrivée dans cet appartement, les deux copines se lancèrent le défi de rencontrer un à un tous les voisins de l’immeuble, pour savoir qui habitait dans quel appartement et à quel genre de personnage elles avaient affaire… Allez savoir si c’est simplement la curiosité, ou l’ennui qui les animait ce soir là, ou si c’était juste pour voir si le beau gosse qu’elles croisent de temps en temps était célibataire ou pas ?
Toujours est-il que cette idée brillante leur est venue au moment d’ouvrir une bouteille de Bordeaux. Obligées d’emprunter un tire-bouchon à des voisins, elles allèrent frapper au premier appartement du rez-de-chaussée, afin d’en profiter pour élucider un premier mystère : l’esthéticienne qui y habite, est-elle toujours aussi classe ? Ou, elle aussi, enfile-t-elle un vieux survêtement difforme et des chaussettes pilou-pilou le soir en rentrant chez elle ?
Elles décidèrent donc de se prendre au jeu et de ne pas acheter de tire-bouchon tant qu’elles n’auraient pas frappé à chaque porte de l’immeuble. Le tire-bouchon fut donc leur prétexte pour sonner chez chacun de leurs voisins à tour de rôle, à chaque fois qu’elles avaient besoin d’ouvrir une bouteille de vin.
Pour ce qui est de l’esthéticienne, la sentence tomba comme un couperet ! A vingt heures du soir comme à huit heures du matin, elle avait toujours autant le « SWAG »… Linda rentra chez elle en se demandant si cette fille était vraiment réelle où si c’était tout simplement, une sorte de Barbie, grandeur réelle avec un maquillage permanant !
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Comme dans « Un diner presque parfait », elles décidèrent de noter chaque voisin selon certains critères de leurs choix. Elles attribuèrent la note de 4/10 à l’esthéticienne. Je ne crois pas qu’elle avait été spécialement désagréable avec elles, mais je pense surtout qu’une pointe de jalousie de la part de nos deux colocataires a influencé cette note.
Du coup, elles sonnèrent chez leurs voisins les uns après les autres, sans oublier d’inscrire leurs notes sur le tableau Velléda situé à l’entrée de leur appartement. Elles avaient relevé les noms de tous leurs voisins et leur numéro d’appartement sur les boîtes aux lettres. Au fil de cette petite enquête amusante, elles apprirent au cours d’une discussion que le fameux beau gosse de l’immeuble habitait au 6ème étage, appartement 68.
Or, comme un fait du hasard, à l’appartement du 67, une charmante dame qui en possédait plusieurs, fit cadeau de son tire-bouchon à Linda. Les filles lui attribuèrent la note de 9/10 pour son aimable geste. Cependant, elles avaient tout de même, bien envie, de continuer leur petit jeu, surtout que, l’appartement suivant était celui de Marco, notre fameux BG !
Quelques jours plus tard, c’était donc au tour d’Emma d’aller frapper à sa porte. Mais, pile au moment où Marco lui tendit un tire-bouchon, la voisine du 17 rentrait chez elle. Etonnée, elle demanda à Emma si elle avait déjà perdu le tire-bouchon qu’elle lui avait offert trois jours plus tôt. A mon avis, à ce moment là, elle a perdu quelques points sur sa note !
Confuse, Emma bafouilla une explication qui ne tenait pas vraiment debout et, pour faire diversion, elle invita Marco à boire un verre de vin chez elle. Arrivé à l’appartement, il tomba aussitôt nez à nez avec le tableau Velleda sur lequel figurait le nom de chacun des voisins de l’immeuble associé à une note et à des commentaires, souvent un peu décalés, il faut bien l’avouer ! Chaque colocataire y ayant mis son grain de sel, certaines considérations étonnantes apparaissaient sur le physique ou le caractère de chacun, du genre : mr Henry/vieux ronchon, esthéticienne/toujours trop maquillée, Baptiste l’ado du 5ème/n’a toujours pas trouvé le chemin de la salle de bain… Sur la liste, trônait son nom Marc F. avec trois petits cœurs. Il s’abstint de commentaires, les filles aussi !
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La situation était d’autant plus gênante que, dans le salon, où les filles l’invitèrent à prendre place, se trouvait le tire-bouchon de la voisine du 67 sur la table basse. Se sentant démasquées, Emma et Linda ne savaient plus trop où se mettre. Alors Linda tenta de briser la glace en inventant une nouvelle histoire à dormir debout:
« Au fait, Sandrine la concierge, nous a mandaté pour mener une petite enquête de voisinage, afin de mesurer l’indice de confort de vie de notre immeuble, tu as peut-être aperçu le tableau dans l’entrée ? Tu mettrais quelle note pour l’immeuble sur une échelle de 1 à 10? »
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Les filles m’ayant pris pour alibi, elles se sont donc senties obligé de me raconter toute l’histoire afin que j’appuie leur version si Marco venait à m’en parler… Quand, quelques jours plus tard, il m’a demandé quelle note avait obtenu notre immeuble pour son confort de vie, je lui ai répondu 9/10 ! Tant qu’à faire…
Je ne sais pas s’il a cru cette histoire farfelue mais depuis il passe tout de même régulièrement prendre un verre avec les filles. A la fois notre célibataire BG, il lui faut certainement plus qu’un petit mensonge, pour s’enfuir quand il y a deux jolies jeunes filles à séduire.
Tout ceci nous emmène naturellement à notre prochain épisode dans lequel nous parlerons des aventures de « Marco, séducteur malgré lui ».